• Superbe et sauvage South Island

    Nous nous étions donnés 15 jours pour découvrir l’île du Sud… Sans doute aurait-il fallu davantage… Mais au final, nous aurons quand même parcouru 3800 km de cette terre sauvage, peuplée d’à peine un million d’habitants, où règnent montagnes embrumées, lacs aux profondeurs insoupçonnées, côtés déchiquetées, villes rares et parfois dévastées (impénétrable Christchurch…), et où se pressent surtout des millions de moutons, qui occupent chaque recoin de cette terre, champs, collines, et même chemins ! Un pur régal pour nos yeux (et notre estomac), même si, la plupart du temps, nous avons du contempler ces merveilles sur fond gris…

     

    Superbe et sauvage South IslandDe l’île du Sud, nous retiendrons avant tout les paysages grandioses, en grande partie façonnés par les Alpes. Le massif forme en effet l'épine dorsale de l'île ; ses sommets, couverts de neige, accrochent les nuages et des glaciers en descendent les flancs jusqu’à l’altitude peu commune de 300 mètres ; nous avons ainsi pu approcher deux d'entre eux au terme de balades au dénivelé dérisoire, et après peu d’efforts, éprouver le réconfort de contempler les eaux remplies d’icebergs d’un lac glaciaire aux pieds du Mont Cook et même presque toucher Fox Glacier, une superbe avalanche figée qui avance tout de même au rythme vertigineux de 70cm par jour !

     

    Superbe et sauvage South Island


    Grandioses aussi, ces innombrables lacs nichés aux pieds des sommets, aux couleurs étonnantes, parfois turquoises, aux eaux poissonneuses qui font le bonheur des pêcheurs et aux températures plutôt frisquettes qui font moins rire les pauvres campeurs en quête de bains de pieds !

     

     

    Superbe et sauvage South IslandEt comment ne pas parler des magnifiques « sounds » de l’île du Sud, anciens lits de rivières que l’océan s’est réappropriés, bordés de bras de terre couverts de bush, recelant de petites criques magiques où il aurait fait si bon se baigner – si le temps avait été avec nous ! Et surtout, comment ne pas évoquer les fjords, anciens glaciers que la mer a envahis, sur lesquels nous avons navigué, éblouis par les falaises, dont certaines culminaient à 1700m, tombant à pic dans l’océan, et les énormes cascades, de plus de 100m, qui éclaboussaient joyeusement le bateau…


    Mais finalement, au-delà de ces endroits prestigieux, incontournables il est vrai, et dont la beauté a
    Superbe et sauvage South Islandgrandement contribué à donner au Seigneur des Anneaux son atmosphère fantasmagorique, il nous a suffit de sillonner le pays au gré des campings du DOC pour débusquer d’incroyables perles… Cet organisme public, qui gère les réserves naturelles, propose en effet des sites où il est possible de poser son van ou sa tente pour une somme modique, dans des endroits magiques qu’on atteint généralement après plusieurs kilomètres de mauvaises pistes de gravier. C’est donc souvent seuls qu’on profite d’une nuit tranquille en plein milieu du bush luxuriant, au creux de dunes de sable blanc, ou posés à côté d’un lac glaciaire ou d’une rivière aurifère où l’on se prend à jouer au chercheur d’or, et croyez-nous, dans de tels paradis, on dort d’un sommeil de plomb !

     

    Superbe et sauvage South IslandTerre de contrastes par ses paysages, l’île du Sud l’est aussi au niveau des phénomènes climatiques qui la traversent : autant le centre est sec, à tel point que tout feu y est interdit, au grand désespoir de Nicolas qui avait investi dans deux grilles de barbecue, autant l’ouest ruisselle littéralement sous la pluie, « grâce » aux Alpes qui percent tousSuperbe et sauvage South Island les nuages qui passent… Imaginez qu’il tombe en moyenne 8 mètres d’eau par an dans les fiords, quand il ne pleut que 1.8 mètre dans les Alpes françaises… Il fait meilleur vivre à Grenoble ! Inévitablement, nous avons donc découvert Milford Sound sous la pluie et la brume, et du décaler au lendemain notre croisière pour espérer apercevoir quelque chose… En même temps, quel spectacle exceptionnel que ces centaines de cascades qui dévalaient le flancs des montagnes embrumées… !

     

    Superbe et sauvage South IslandLe gris, même la pluie, ça allait. Mais nous avons également eu droit au vent… Malheureusement pour notre van. Nugget point, un phare perdu au Sud-Est de l’île. Une pointe rocheuse battue par les vents. Une portière ouverte et quasiment arrachée par une rafale. Aïe, la porte est tordue et racle le pare-choc à chaque mouvement. Aïe, aïe, le loueur nous a intimés de le prévenir au moindre pépin et nous a informés que la modique somme de 2500$ serait prélevée immédiatement, quelque soit le problème. Tentative de bricolage par nos soins, aidés par un Kiwi qui nous prête main-forte et outils. En vain… Un premier garagiste conclut à la nécessité de changer la portière. Aïe, aïe, aïe ! Un carrossier nous règlera finalement le problème pour 150$... Oufff ! Mais la malédiction du van ne s’arrêtera pas là : deux jours plus tard, voilà qu’on aperçoit notre réservoir d’essence ouvert, et sans bouchon. Le vent, encore ??? Bref, là encore, nous aurons de la chance et le gérant d’une station service nous offrira un bouchon oublié par l’un de ses clients…

     


    Superbe et sauvage South IslandMais l’île du Sud ne nous aura pas seulement réservé de mauvaises surprises, loin de là… Elle recèle notamment une faune extraordinaire, et souvent endémique ; c’est là que nous aurons la chance de découvrir les dauphins d’Hector, parmi les plus petits du monde, en nageant avec eux dans une eau à 12°C… Autant vous dire que malgré tout le plaisir de barboter entourés de ces petites bêtes curieuses, nous n’avons pas fait long feu ! Il y avait même un manchot bleu dans l’eau, c’est vous dire comme on était proche du pôle Sud ! Les manchots sont d’ailleurs légions dans la région, et nous avons également pu approcher l’espèce dite « à œil jaune » et se régaler du spectacle de leur déambulation Superbe et sauvage South Islandpataude, nageoires bien tendues à l’horizontale… Nous avons aussi aperçu de nombreuses otaries à fourrure, se prélassant paresseusement sur les rochers, après leur nuit de chasse harassante et même pu observer la parade amoureuse d’un énorme lion de mer (300kg au bas mot), que sa dulcinée a royalement dédaigné. N’oublions non plus pas les oiseaux, rois de la Nouvelle Zélande, pigeons des bois, kéas, mouettes, rapaces, pétrels grises et ces magnifiques albatros royaux, de 3Superbe et sauvage South Island mètres d’envergure, qui galèrent à décoller mais qui, une fois lancés, parcourent le trajet jusqu’au Chili en 7 jours seulement (et Aude de rétorquer crânement que de notre côté, nous ne mettrons que 11h pour y arriver…) Enfin, dans ce paragraphe consacré à la faune néo zélandaise, nous ne pouvons taire plus longtemps le nom de l’animal le plus répandu sur l’île, la bien mal nommée « sandfly ». Parce que cette cousine du moustique, qui se déplace en horde vorace, ne cantonne pas son terrain de chasse aux plages ! Tous les soirs, jusqu’au coucher du soleil, nous avons du endurer les attaques incessantes de ces bestioles, dont les piqûres ont – comble de malchance – la particularité de continuer à démanger pendant 4 à 5 jours. Aude en gardera d’ailleurs de brûlantes séquelles pendant toute la durée du séjour…

     

    Mais trêve de jérémiades… Nous aurons quand même vécu dans l’île du Sud une expérience merveilleuse, ponctuée qui plus est de jolies rencontres : ces 4 jeunes Français, étudiants en pause qui ont partagé avec nous leurs bons plans et leur expérience amère de travailleurs exploités dans les vergers néo zélandais, ou ce couple de Suisses et leur auto-stoppeur Anglais avec lesquels nous avons partagé une soirée mémorable autour d’un feu de camp – illégal ! – ou encore ce Néo Zélandais qui, nous voyant bien en peine avec notre portière, nous aura aidés durant deux bonnes heures avant de nous proposer de nous héberger…

     

    En résumé, vous l’aurez compris, les joyaux de l’île du Sud ne sont pas faciles d’accès : il faut dépasser les galères, braver le vent, la pluie, l’eau à 12°C et les routes en graviers, mais au final, on n'a pas l'air bien, là ???

    Superbe et sauvage South Island


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  • Commentaires

    7
    ptitom
    Lundi 26 Mars 2012 à 21:11

    Excellente la photo du dauphin d'Hector ! Très menacée cette espèce malheureusement...

     

    6
    Ben et ju
    Dimanche 26 Février 2012 à 22:09

    Merci pour le partage bisous à vous continuez sur votre lancée

    5
    Sandrine24
    Dimanche 26 Février 2012 à 19:50

    Magnifique !!!

    Merci pour les photos et les commentaires, ça donne envie de partir...

     

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    4
    beaditorino
    Dimanche 26 Février 2012 à 19:40

    Quel beau voyage ..peuplé de surprises ...

    C est marrant mais notre cousin avait aussi eu des problemes avec son van en Nouvelle Zelande.. vous avez peut etre recupéré le sien...

    Sinon je viens de lire tout un reportage sur le transiberien avec photos et temoignages à l appui.. proches des votres ..je vous le garde au chaud..

    Trés bonne continuation et profitez bien . C est magnifique tout ce que vous voyez !! Bisous . Béa

    3
    Mamie Mimi
    Samedi 25 Février 2012 à 15:43

    Je suis une lectrice assidue de votre blog, j'ai beaucoup de plaisir à vous lire. Merci pour vos belles photos et vos textes. Bonne continuation.

    Mamie Mimi (Mathieu et Simon)

    2
    cadfael
    Jeudi 23 Février 2012 à 21:16

    Super ce van et bravo pour les photos du kiwi !!!!!

    1
    cadfael
    Jeudi 23 Février 2012 à 20:40

    waouuuuuuuuu quel pays je me suis regalée super et avec l'amérique du sud qui arrivent je vais continuer. Gros bisous et bon viaggi



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