• Singapour, paranoïa sécuritaire et capitalisme délétère

    Dernière étape de notre parcours en Asie, Singapour était clairement un choix par défaut. En tant que « hub » aéroportuaire de la région, c’était un passage obligé pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie, première étape du continent océanique. Nous imaginions passer trois jours dans une version asiatique de Monaco.

    Singapour, paranoïa sécuritaire et capitalisme délétèreLa paranoïa s’instille en vous avant même de poser le pied sur le sol de la ville du Lion : toute personne prise en flagrant délit de possession de drogue sur le sol singapourien est systématiquement condamnée à mort, à moins qu’elle ne parvienne à faire la preuve de son innocence (très difficile en pratique). Autant vous dire que nous avons contrôlé et re-contrôlé puis fermé aussi hermétiquement que possible nos sacs avant d’embarquer à Bangkok… Tout au long du trajet de l’aéroport jusqu’au quartier de notre hôtel, la République de Singapour décline toutes les interdictions dont vous faites l’objet et les obligations auxquelles vous êtes astreints. Un petit parfum d’autoritarisme flotte dans l’air suffocant ; vous êtes à 1° au-dessus de l’Equateur, il n’y a pas de saisons et il fait entre 27°C et 34°C nuit et jour.


    Singapour, paranoïa sécuritaire et capitalisme délétèreLa visite du quartier des affaires, ses gratte-ciel, ses milliers de centres commerciaux et de banques vient confirmer la réputation d'un paradis fiscal vendu aux mafias en col blanc, ou tout au mieux d’une Mecque mercantile où le capitalisme galope comme un étalon débridé. L’unique raison de vivre des Chinois (77%), Malais (14%), Indiens (8%) et Occidentaux singapouriens semble être la course au profit et le shopping. Quand repartons-nous déjà ?

     

    Singapour, paranoïa sécuritaire et capitalisme délétèreAu rayon des idées reçues qui n’ont pas été confirmées, nous avons découvert que Singapour ville et territoire ne sont pas confondus : 65 îles appartiennent à la République. La verdure est omniprésente malgré une densité de population qui se classe deuxième plus élevée du monde après Monaco. Singapour a même réussi à conserver quelques hectares de forêt tropicale humide primaire au centre de l’île principale ; seule Rio de Janeiro en a fait autant. Singapour conserve également une activité industrielle importante (25% du PIB) bien qu’elle se tourne clairement vers les services.


    Singapour, paranoïa sécuritaire et capitalisme délétère

    L’image d’Epinal d’une cité aseptisée et sans relief a été sérieusement écornée lors de notre séjour dans le quartier de Little India, dont nous étions ravis de sentir les odeurs et goûter les saveurs (à main nue, s’il vous plaît !) au milieu des autochtones. La visite de Chinatown nous ramena quelques semaines plus tôt, dans la Chine urbaine que nous avions pris de temps de découvrir. Enfin, la balade dans Arab St nous laissa plutôt un goût de bourgeoisie fashion que de véritable authenticité.

     

    Singapour, paranoïa sécuritaire et capitalisme délétèreNotre hôtel à lui seul valait bien le détour, le plus délabré et meilleur marché de la ville qui échappa jusqu’alors aux programmes de rénovation urbaine. Un dortoir pour 4, aveugle, dont la chambre avait été vidée le premier soir à notre retour car nous n’avions pas payé d’avance. Un modèle économique simple basé sur l’hébergement de familles immigrées ayant fui leur pays – nous avons partagé un début de soirée extrêmement éclairant avec des réfugiés birmans – ainsi que la location de chambre à la demi-heure à des Indiens différents, toujours accompagnés des même filles.

    Un peu glauque nous direz-vous ? Oui, trois jours furent suffisants.

    Finalement, le véritable coup de cœur de ce séjour fut la visite du musée des civilisations asiatiques. Après trois mois de muséographie et de scénographie inexistantes dans toute l’Asie, ce fut un bol d’air. Nous y passâmes quatre heures et il en valait bien huit !

    En conclusion, si vous subissez un séjour forcé chez le Merlion, profitez-en pour randonner dans la forêt primaire et visiter le musée. Ensuite, fuyez !

     


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  • Commentaires

    3
    glasgirl
    Samedi 21 Janvier 2012 à 19:01
    Malgré la fermeture de megavideo (il faut bien qu'on vous tienne au courant des "séismes" qui secouent nos vies...), la meilleure des séries reprend du service: le blog d'aude et nico ! J'avais hâte ! C'est toujours un plaisir de vous lire. Bon courage dans votre lutte contre les mafieux cambodgiens !
    2
    Samedi 21 Janvier 2012 à 18:41

    Pas  tout compris.... Les "passes" avaient lieu sous votre nez et en votre présence ? Mais où donc avez-vu mis les pieds ? ça me rappelle ma première journée de fac à Rennes : Pour ne pas payer cher, je n'avais pas payé cher ma nuit d'hotel.... ce n'est que dans la nuit que je me suis rendu compte que c'était ... un hotel de passe !

    Allez, bon vent à vous... Vous nous raconterez tout ça... Ne nous faites pas trop de frayeur quand même !

    Bises de Joelle et moi

    1
    ptitom
    Samedi 21 Janvier 2012 à 10:40

    Nicolas, promets moi que tu ne t'es pas amusé à cracher un chewing gum par terre en signe de protestation !!!

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