• Petit concentré de Mongolie...

    Six jours en terres mongoles : la saveur de la vie nomade en minibus !

    Les nuits sous la yourte ou comment passer d’une étuve à un congélo

    Petit concentré de Mongolie...

    La vie nomade s’organise autour de la yourte. Au Nord de la yourte, l’autel bouddhiste auquel il ne faut jamais tourner le dos ! Au Sud de la yourte, la porte d’entrée. Au milieu, un poêle pour réchauffer (à blanc, il n’y a pas de demi-mesure !) les pauvres touristes que nous sommes car il semble que les mongols ne font de vraies flambées que lorsqu’il fait -40°C. Au Nord du pays, du bois sert de combustible ; au Sud, c’est de la bouse de vache, yack ou chameau (qui n’odore pas en brûlant, heureusement !!). 

     

    Quelques petits rangements à l’Est et l’Ouest, le lit du couple en bois avec un petit matelas, le lit des enfants. Par terre, du lino, des tapis ou un plancher en bois. Les murs sont recouverts de tentures richement décorées. Enfin, presque aussi importante que l’autel,la TELE(!), avec son antenne satellite à l’extérieur. Les nomades passent leur temps devant quand ils ne travaillent pas.

     

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    A l’extérieur de la yourte, des panneaux solaires chargent des batteries de voiture qui alimentent la télé et une ampoule très basse puissance, on trouve également un enclos pour mettre les bêtes (beaucoup de loups dans la région), quelquefois un trou pour les toilettes dans une petite cabane, sinon c’est chacun sa m...

     

     

    Nous avons expérimenté 2 types de couchages différents tout au long de notre périple : la yourte personnelle, aménagée pour accueillir du monde (la famille dort à côté) et la yourte familiale où l’on dort sur le lit conjugal. Quoiqu’il en soit, le lit en bois c’est bon pour le dos et les abdos ! Les couvertures sentent évidemment… la vache et il fait un froid glacial, dès que le poêle baisse en intensité (-5°Cle matin à 5h, ça fait mal !).

     

    Petit concentré de Mongolie...En parlant de poêle, la deuxième cause de mortalité chez les nomades est l’intoxication au monoxyde de carbone. Nous avons compris pourquoi lors d’une soirée mémorable où notre poêle ne tirait pas bien et que le propriétaire des lieux est venu 3 fois ouvrir en grand le couvercle, remuer les braises et le charger jusqu’à la gueule. Cela a eu pour effet de déverser 30m3 de fumée dans la yourte, puis de la transformer en four pendant une heure. Porte ouverte en grand donc et petite appréhension avant de s’endormir… A côté du flegme mongol, vous aurez bien compris que notre tolérance aura été mise à rude épreuve !

     

    Les trajets en minibus ou la découverte du sens de « chemins non carrossables »

    Nous avions déjà testé le minibus en Russie, plus spécifiquement vers et sur l’île d’Olkhon… Des expériences inoubliables que nous vous avions fait partager grâce à une petite vidéo qui témoignait bien, à elle seule, que de tels moyens de locomotion de sont pas de tout repos.

    6 jours en minibus nous ont permis de conforter cette opinion !

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    Nous avions pourtant un chauffeur hors pair, qui maîtrisait la conduite tout-terrain mais quand la piste est non carrossable, rien n’y fait ! Bon, la terre battue parsemée de rochers, ça va (excepté pour le dos, mais il faudrait vérifier ce qui est du aux secousses du minibus et ce qui résulte des planches qui nous servaient de lit !), les rivières à franchir, ça passe aussi (mais comment fait-il pour être sûr que ce n’est pas trop profond ?!!!), même les cols enneigés, nous les avons franchis…

     

    Mais quand le minibus a tenté l’ascension de pistes boueuses, là, ça n’a plus marché du tout : sur place du bus dont les roues dérapaient, dérapages presque contrôlés, petit tête à queue (à 5km/h, je vous rassure, mais impressionnant quand même !)… Finalement, nous avons proposé de descendre pour que le véhicule puisse franchir le col !

    Petit concentré de Mongolie...Le minibus nous a malgré tout fidèlement accompagné durant toute la durée du périple, si l’on fait abstraction de deux ou trois détails : une avarie est ainsi survenue dès le premier jour mais nous aura finalement permis de rencontrer notre première famille nomade (et de tester lait de vache, lait fermenté alcoolisé, fromage au lait caillé… mmmh !). A notre retour, le dernier jour, nous avons également rencontré quelques petites difficultés : nous sommes ainsi restés coincés 2h dans les embouteillages d’Oulan Bator avec un moteur qui calait au moindre ralentissement : pratique ! Bref, en dépit de ces quelques problèmes anecdotiques, le minibus fut notre refuge durant 6 jours…

     

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    8 heures par jour en moyenne, avec quelques petites pauses déjeuner et dégourdissement des jambes – nous avalions les kilomètres (à une moyenne de 20km/h, ouhhh !) : un moyen idéal de découvrir les paysages, de débusquer marmottes et aigles, d’observer troupeaux et tribus nomades dans leur élément… Ce fut douloureux pour le dos, mais fabuleux pour l’esprit !

     

     

    Les mongols ou comment tout offrir quand on n’a rien (pour le lait de jument, on s’en serait quand même passé… !)

    Tout au long de notre périple, nous avons rencontré plusieurs familles mongoles et surtout avons côtoyé au quotidien deux Mongols, notre guide et notre chauffeur, qui nous ont bien éclairés sur la mentalité de ce peuple étrange (aux yeux des occidentaux que nous étions!)… 

    Un des premiers adjectifs qui caractérise la majorité des Mongols que nous avons croisés au cours de notre périple : flegmatiques, dans le sens où ils prennent les évènements comme ils viennent, gardent leur calme et leur sourire en toute circonstance, même en cas de tête-à-queue du véhicule, ou bien quand nous étions au milieu de nulle part, que la nuit tombait, qu’aucun hébergement n’était prévu ce soir-là et que notre guide nous assurait « I’ll find a ger, as son as possible ! » Euh… Nous sommes dans une steppe déserte, là !

    A noter, après 6 jours à Oulan-Bator, que le flegme ne caractérise en revanche en aucun cas les automobilistes de la capitale qui klaxonnent à qui mieux mieux et manquent de vous renverser à chaque passage piéton : à Oulan-Bator, on traverse en courant et en s’excusant, s’il vous plaît !


    Petit concentré de Mongolie...La générosité fait également partie intégrante de la culture des mongols nomades : à chaque fois que vous entrez dans une yourte, la famille vous propose au minimum un bol de lait (de vache ou de yak, selon le troupeau) et s’ils sont vraiment contents de vous avoir avec eux, ils sortent alors toutes leurs victuailles (généralement, des produits dérivés du lait : lait caillé, beurre, fromages un peu rances…) La politesse nous obligeait forcément à ne décliner aucune des denrées offertes : autant vous dire que nos palais et nos estomacs ont connu ces jours-là quelques moments difficiles !

    Nous avons également pu constater leur générosité le soir où notre guide cherchait désespérément un hébergement pour la nuit : il repère enfin deux yourtes, nous nous arrêtons à côté, il rentre, discute 5mn et ressort en nous assurant que tout est arrangé. Bon, nous ne nous racontons pas d’histoire, il a quand même dû monnayer notre hébergement, mais la famille nous a quand même laissé la yourte entière pour aller dormir chez les voisins !  

     

    Petit concentré de Mongolie...La religion bouddhiste est également fortement ancrée dans le quotidien de tous les Mongols : autel dans chaque yourte, petits moulins à prières dans toutes les voitures, tertres de bois ou de pierres que nous croisons régulièrement, recouverts de bandes de tissus bleu, vert, jaune ou rouge, en fonction de l’élément auquel un culte est rendu ou un souhait adressé (ce qui témoigne d’une religion bouddhiste fortement teintée de chamanisme), monastères débordant de fidèles, offrandes en argent ou en sucrerie devant chaque statue… Il semblerait que le bouddhisme, au regard des enseignements prodigués – la vie est une souffrance dont il faut parvenir à se détacher, aider son prochain et honorer les divinités constituent des impératifs – ne soit pas étranger aux deux premiers traits de caractère constatés chez les Mongols…

     

    Petit concentré de Mongolie...

     

     Enfin, et parmi tant d’autres, une des constantes observées parmi les Mongols : leur gourmandise pour les bonbons ! Enfants, adultes, même notre guide qui faisait un régime, personne n’a résisté à l’énorme sac de bonbons que nous avions acheté à cet effet !

     

    Les paysages mongols, des cols enneigés au désert de Gobi et des terres arables aux steppes pelées

    En six jours, nous avons parcouru une petite partie seulement de ce grand pays : 3 fois la France pour 30 fois moins d'habitants et la moitié de la population vit à Oulan-Bator. A côté, la Creuse fait figure de zone hyperdensifiée !

    Petit concentré de Mongolie...En prenant Oulan-Bator comme point de repère, nous sommes d'abord allés au Nord Ouest. Des régions arables pour commencer : blé, pommes de terre (la Mongolie fabrique de la vodka qu'elle exporte vers la Russie), carottes, etc. Puis, un relief plus montagneux, boisé (la Mongolie exporte le bois de ses forêts vers la Chine) et ponctué de sommets enneigés (altitude moyenne du pays : 1500m).


    Petit concentré de Mongolie...Nous avons ensuite bifurqué vers l'Ouest, entrant dans les steppes qui ne servent de garde-manger qu'aux ovins, bovins et autres équidés élevés par les nomades. C'est également dans l'Ouest que nous avons dû franchir notre premier col, pas très haut mais bien enneigé. Notre guide nous a tranquillement assurés qu'on pouvait passer par là l'hiver si l'on est muni d'un bon anorak et d'une bonne pelle (par -40°C, ça réchauffe !). Autant vous dire que lorsque vous êtes entre deux cols dans ce coin là, il faut faire une rando pour aller pisser si vous ne voulez pas être vus par vos voisins !


    Petit concentré de Mongolie...Puis nous avons rejoint le massif du Khangai, un peu le Massif Central mongol, formés de volcans éteints (Taryatu-Chulutuu, dernière éruption en -3000 av JC). D'un côté du massif jaillissent des sources chaudes (90°C) et de l'autre le paysage est constellé de "rochers ponces" issus des éruptions passées. Un rift de 9km de long s'est également formé et la rivière Orhon en a profité pour en faire son lit (magnifiques chutes d'eau). Au fond du rift, nous avons observé les seuls feuillus de tout notre voyage. Dans cette région, les vaches laissent la place aux yaks, plus à l'aise en montagne que leurs consoeurs.


    Petit concentré de Mongolie...Enfin, nous avons filé vers le Sud Ouest et les premières formations de dunes issues du désert de Gobi : une langue de sable de 296km de long, pas d'arbres, des températures plus chaudes et le chameau qui commence à remplacer le cheval mongol. Plus au Sud, le Gobi est encore plus aride ; de ses entrailles sont sortis des squelettes complets de dinosaures gigantesques que nous avons pu admirer au musée d'histoire naturelle d'Oulan-Bator !


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  • Commentaires

    8
    Guitoune
    Dimanche 30 Octobre 2011 à 11:49
    Merci beaucoup pour tes notes si détaillées et vivantes et et tout et tout !
    7
    cadfael
    Mercredi 26 Octobre 2011 à 22:56

    j'avais presque les yeux qui piquaient à cause de la fumée !!!!

    6
    beaditorino
    Mercredi 26 Octobre 2011 à 18:09

    Juste un petit coucou de Paris ... Merci pour ce blog , c est tres sympa, que d experiences ....; Si je comprends bien maintenant vous etes en Chine..j attends impatiemment le reportage dessus. Je vous embrasse . Profitez bien , c est genial; A plus; Béa

    5
    Nico R.
    Lundi 24 Octobre 2011 à 09:57

    Continuez à nous raconter !


    C'est beau, ça fait rêver... bref c'est mieux qu'une réunion boulot !

    4
    Sandrine24
    Dimanche 23 Octobre 2011 à 15:13

    Encore de magnifiques paysages dans cette nouvelle étape !!!

    La yourte avec l'antenne parabolique semble irréaliste, un logement d'un autre âge et une réception TV du 20ème siècle.

    Merci pour le clin d'oeil sur La Creuse ;-)

    Sandrine

    3
    zephyrin
    Dimanche 23 Octobre 2011 à 13:37

    Alors là chapeau, çà c'est du périple, gardez bien les contact qu'on puisse y aller

     

    2
    Armoule
    Vendredi 21 Octobre 2011 à 14:39

    Hey Hey

    Ca avait l'air bien cette étape en Mongolie. Mais j'aimerai en savoir plus sur le goût du lait alcoolisé. Ca ressemble à quoi ?

    En tout cas je guette vos publications sur le blog presque tous les jours ! Je veux en savoir plus !

    Bisous les loupiots

    1
    Gaou
    Jeudi 20 Octobre 2011 à 10:44

    Continuez comme ça vous me faites kiffer!

     



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