Au XIX ^ème et XX ^ème siècles, Hué fut la capitale des empereurs Nguyen du Vietnam, et l’on peut de ce fait établir un certain nombre de parallèles avec sa cousine chinoise… même si Hué reste indubitablement vietnamienne, pour notre plus grand plaisir !

En premier lieu, la ville historique est une citadelle qui abrite aujourd’hui de nombreux champs, autant de vestiges de bâtiments qui n’ont pas résisté aux bombardements américains, ainsi qu’une magnifique cité interdite dite « mauve ». Plus grande que la pékinoise dite « pourpre », elle s’en distingue aussi par l’état dégradé de nombreux bâtiments (encore les Américains) et par la place prépondérante de la nature en son sein : hectares de jardins, haies taillées au cordeau en forme de tortues et de dragons, lac couvert de nénuphars, etc.

Une très jolie promenade, en somme... Nous nous y sommes d'ailleurs presque perdus et avons heureusement suivi subrepticement quelques groupes de touristes guidés, qui nous ont permis de découvrir les bâtiments restaurés du site à côté desquels nous serions passés ! Magnifique corridor extérieur en bois, palais majestueux et portails ouvragés… Une atmosphère totalement différente de la cité interdite de Pékin, mais un tout aussi beau joyau !

Comme à Pékin, à Hué gisent la plupart des empereurs ayant régné sur le Vietnam. N’ayant pu, faute de temps, visiter les tombeaux des Chinois, nous avons décidé de louer des vélos pour découvrir les tombeaux de Hué. Première expérience de conduite, cernés par des centaines de cyclos faisant fi d’un quelconque code (ouah !), pédalage sous le soleil de plomb de midi (ah les lève-tôt !). Après quelques kilomètres, nous tombons sur un site, classé patrimoine mondial de l’UNESCO, mais sans aucune autre explication… Nous
entrons, traversons la pinède, découvrons un vaste autel circulaire surélevé puis atteignons le mur de clôture… C’était tout ! Nous nous faisons la réflexion que le site ressemble un peu au
Temple du Ciel visité à Pékin, puis repartons, rayonnons un peu à la recherche des tombes, tombons sur de jolis cimetières de quidam, mais pas d’empereurs à l’horizon, aussi décidons-nous de rebrousser chemin. Nous apprendrons le soir, via Google Maps, que nous avions effectivement trouvé le Temple du Ciel vietnamien, là où l’empereur présidait la cérémonie des premières semailles, en traçant le premier sillon, et que les fameuses tombes n’étaient qu’à 200m de là… Faudra revoir la politique de valorisation du patrimoine !

  Malgré cet échec, nous avons vraiment goûté le charme de Hué, d’autant que nous avons savouré là notre dernier café vietnamien, testé notre premier fruit du Dragon, endémique du pays, dévoré des baguettes chaudes qui sentaient bon la France et découvert, avec délice, les pluies diluviennes – mais rafraîchissantes – typiques de l'Asie… Avant d’entamer les 10 heures de bus qui nous conduirons à Savannakhet, premières d’une longue série, nous espérons juste que le Laos nous réservera d’aussi belles surprises que le Vietnam !