• Ardeurs arides du Sud-Ouest bolivien

    Le Salar d’Uyuni… Un immense désert de sel craquelé, et l’une des curiosités naturelles les plus visitées de Bolivie. Plus secret mais non moins exceptionnel, le Sud Lipez, une vaste région sauvage aux couleurs improbables, aux déserts insondables, où les volcans à demi assoupis laissent soudain place à d’explosifs geysers. Un endroit plein de mystères, qui ne pouvait nous laisser indifférents !


    A peine survolées les premières lignes de notre guide consacrées à cette région, nous étions fermement décidés à tenter l’aventure : en avant pour 4 jours de 4X4 et 2000km de paysages inoubliables… Bien sûr, traverser de telles contrées inhospitalières, où la température peut frôler les -25°C par les nuits les plus fraîches, ne s’improvise pas. S’imposait donc à nous la fastidieuse mais incontournable tournée des agences proposant le tour que nous souhaitions, et après une demi-journée passée à comparer les tarifs, les conditions de sécurité (« ah bon, le chauffeur est généralement sobre, nous voilà rassurés… ! ») et jusqu’aux menus proposés, nous étions fixés… !

     

    Ardeurs arides du sud ouest bolivienLe lendemain, nous rencontrons nos compagnons de route : nous partagerons donc désormais, durant approximativement 10 heures par jour, nos 2m2 d’espace vital cahotant avec Raul, notre chauffeur peu loquace, et Francesco et Francesca, un jeune couple d’Italiens en plein tour du monde, avec qui nos aventures communes ne font que commencer… Dans une seconde voiture, Caroline et Sophie, deux jeunes Anglaises, Kerian, un Canadien fou de voyages et Jaime, un géologue colombien, complètent notre joyeuse équipe.


    A peine partis, nous voilà plongés dans un décor fantastique : d’immenses falaises rougeâtres nous encerclent et nous découvrons bientôt d’impressionnants mille-feuilles de roches verticaux, dont les pics, qui s’étendent sur des kilomètres, semblent vouloir déchirer le ciel. Les couleurs changent progressivement au fil de la journée, à mesure que notre chauffeur avale avec dextérité les kilomètres de piste poussiéreuse : les montagnes qui bordent de vastes plaines désertiques arborent des nuances de jaune, de vert et de mauve qui se détachent nettement dans le ciel azur : un véritable festival de couleurs !

     

    Ardeurs arides du sud ouest bolivien

     

    Nous rencontrons bientôt nos premiers troupeaux de lamas, bêtes et peureux comme des moutons, l’œil mauvais en sus… Pas vraiment l’animal de compagnie rêvé ! Nous traversons Ardeurs arides du sud ouest bolivienégalement quelques villages perdus, aux bicoques de glaise et de chaume, éloignés de tout sauf de la route touristique qu’empruntent les tours opérateurs. Un vieil homme nous dévisage avec envie, quand il avance qu’il faut sans doute beaucoup d’argent pour faire le tour du Salar d’Uyuni ; contemplant son village d’un air las, il nous explique ensuite que l’église n’est ouverte qu’une fois par an, pour Noël et conclut « c’est triste, ici ». Nous sourions, gênés…

     

    Ardeurs arides du sud ouest bolivienLe soir, nous adoptons nous aussi les rudes conditions de vie de la région : pas d’électricité, pas de chauffage… Nous nous remémorons la Mongolie ; seules différences, il y a l’eau courante, et la bâtisse qui nous abrite ce soir-là laisse entrer bien plus de courants d’air que les yourtes qui nous accueillaient alors ! Mais qu’importe, la nuit sera courte !

     

    Ardeurs arides du sud ouest bolivienA 4h30 en effet, nous voilà debout, prêts à profiter des merveilles que nous réserve le parc national Eduardo Avaroa. Un clair obscur tout à fait approprié baigne le village fantôme dans lequel nous faisons notre première halte, abandonné par les mineurs qui l’habitaient, effrayés par les hurlements stridents que le vent (espérons-le) émet chaque nuit. Les premiers rayons du soleil révèlent un paysage de roches et de sable, ponctué de quelques étendues d’eau. Et puis, miracle de la nature, des bains naturels d’eau chaude, qui effacent instantanément crasse et frissons. Et le parc nousArdeurs arides du sud ouest bolivien réserve bien d’autres belles surprises, comme ce vaste désert de sable orangé, qu’habillent des sculptures minérales aux formes torturées, dont l’inspiration est si fantastique qu’il a été baptisé le désert de Dali ; comme ces lagunes scintillantes d’un bleu profond ou d’un vert surnaturel nichées aux pieds de l’imposant volcan Licancabur ; ou encore comme ces geysers furieux qui crachant leur trop-plein de rage comme autant de cocottes-minute pressurisées…

     

    Si nous avions su, peut-être aurions-nous mieux profité de la proximité de ces réservoirs de chaleur…  Ce jour-là, nous expérimentâmes en effet la nuit la plus froide de notre voyage (voire de notre vie…) Au matin, courbatus de s’être pelotonnés des heures durant, alors que nous nous étonnons du gel qui recouvre les vitres (à l’intérieur s’il vous plait !), nous observons avec effroi la buée qui sort de notre bouche à chaque mot prononcé… Brrrrr ! Mais ces quelques désagréments sont vite oubliés devant la magnificence des paysages qui nous attendent.

     

    Ardeurs arides du sud ouest bolivienNous contemplons bientôt, hébétés, l’immensité rougeoyante de la lagune colorée, presque argentée sous le soleil flamboyant, et nous régalons du spectacle gracieux offert par les flamands roses qui pêchent. Quelques kilomètres plus loin, changement de décor, nous revoilà en plein désert, à contempler les formes tarabiscotées des rochers forgées par le vent : « un arbre,  dites-vous ? Un champignon géant, non ? » Un peu plus loin,Ardeurs arides du sud ouest bolivien retour à des paysages plus aquatiques, à travers une succession de lagunes qui offrent des variations de couleurs ahurissantes : bleu, vert, jaune, blanc, et partout des petits points roses ailés… En fin de journée, nous avons droit à une petite mise en bouche qui nous met en appétit pour le lendemain, le petit salar de Chinguana,  dont il est vrai, on distingue les limites, mais qui n’en demeure Ardeurs arides du sud ouest bolivienpas moins éblouissant de blancheur. Nous poursuivons dans la même veine en passant la nuit dans un hôtel de sel dont tout, de la structure aux sommiers des lits (un peu dur à vrai dire) est réalisé en sel. Pourvu de douches chaudes et de bières fraîches, cet établissement de luxe abritera une soirée bien joyeuse, la dernière que nous passons avec nos compagnons de route.

     

    Ardeurs arides du sud ouest bolivienPuis vint enfin le moment tant attendu, le point culminant de toute excursion dans ce coin reculé de Bolivie : la découverte du Salar d’Uyuni. A 5h, forcément, pour plaire aux deux loirs que nous sommes ! Mais même bougons, avouons-le, c’est magnifique ! Aux premières lueurs du soleil, les 12500 km2 de sel se parent de couleurs chatoyantes, changeantes à chaque minute qui passe. Et du haut de l’île du Pescado, amoncellement de roches couvert de cactus géants, la vue est encore plus Ardeurs arides du sud ouest boliviensaisissante, presque insoutenable tant la blancheur est éclatante. Seul point noir (!), la petite centaine de touristes qui partage le même petit déjeuner au même endroit… Heureusement, chaque groupe part ensuite de son côté et nous disposons bientôt d’un coin du salar rien que pour nous. Enchaînement quasi parfait d’hexagones à perte de vue, comme autant de cristaux de sel grossis à la loupe, qui brouille les perspectives et incite aux expériences photographiques les plus loufoques…

     

    Notre arrivée dans la petite ville d’Uyuni marquait la fin de cette inoubliable escapade ; Francesca et Francesco prolongeaient néanmoins l’aventure à nos côtés, et dans l’après-midi, notre programme était bouclé : poursuivant sur notre lancée, nous serions à La Paz au petit matin et plongés au cœur de la jungle amazonienne deux jours plus tard !


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  • Commentaires

    1
    kostoclotov
    Lundi 11 Juin 2012 à 13:02

    super ! ça me fait planer cet endroit ! ce sel blanc, ce froid ! comme t'es beau Nico dans ton lit avec ton bonnet ! T'as pas oublié la tétine à la coca ? bises

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